Respire !

2018

Les contes de fée de nos livres pour enfants regorgent d’histoires de princesse.  Elles se racontent de génération en génération, imprimant de manière indélébile leurs messages cachés dans le psychisme des fillettes : Blanche-Neige, Cendrillon, La belle au bois dormant, La princesse au petit pois. Toutes ces histoires racontent la métamorphose de la jeune fille en femme avec son lot de stéréotypes : L’attente du prince charmant qui induit la nécessité du mariage ou encore la délicatesse, la beauté, la passivité, la douceur qui sont censées être l’apanage des “vraies princesses” donc des “vraies femmes accomplies”.  La princesse est un personnage très fort dans l’éducation des fillettes recouvrant à la fois la sphère intime et des  injonctions comportementales essentialistes.  
Les enfants aiment se déguiser. Le déguisement et le jeu font partie du processus de leur développement et de leur éducation. Les enfants veulent imiter et reproduire les modèles qu’on leur présente . Les petites filles se déguisent donc en princesse, éblouies par la beauté de leur parure et de leur robe. Symboliquement porter l’habit ou le costume c’est endosser et représenter tout ce que cet habit renferme. On peut dire ici que “l’habit fait le moine”. On devient ce que l’on représente extérieurement, endosser l’habit c’est endosser ses caractéristiques.
Maud est indépendante et sauvage, elle est tout sauf une petite princesse sage. J’ai imaginé ces portraits d’elle avec ce costume qui ne lui sied pas, comme une métaphore du poid des rôles, des caractères et des comportements stéréotypés que la société véhicule et impose en fonction du sexe.







photographies et textes ©Anne-Claire Vimal du Monteil. All rights reserved.Tous droits réservés.